Texte inspiré par la nuit…
La mer est très lointaine mais parfois je l’entends
Dans mes nuits d’insomnie elle s’approche de moi.
Si j’ouvre ma fenêtre, quelquefois je la sens
Et en fermant les yeux souvent je l’aperçois.
Elle submerge la cour qui cache dans le noir
Ses façades éteintes et tous ses volets clos,
Meuble la mutité que Paris peut avoir
Quand même les éboueurs sont encore au repos.
Dans ce profond silence elle agit en sourdine
Je pense ouïr des vagues caressant les rochers.
Avec leurs clapotis se lève une brise marine
Dont le parfum iodé vient soudain m’allécher.
Alors je crois entendre railler les goélands
Qui bien avant l’aurore rameutent toutes leurs troupes
Et guettent les lueurs roses, là-bas, vers le levant
Pour s’en aller pêcher au large de la Garoupe.
Mais le premier métro qui bourdonne sous terre
Me ramène hélas dans notre capitale.
Un inconnu, en face, allume sa lumière
Puis la cour apparaît dans l’aube sépulcrale.
Durant ces nuits d’éveil la mort peut nous cueillir
Très souvent on y pense, comme y pensait Montaigne.
A l’en croire, il faudrait que tous on la dédaigne
En étant « toujours botté et prêt à partir ».
Mais le soleil qui vient caresser la façade
De l’immeuble, et du jour les bruyantes clameurs,
Me redonnent le goût des grandes escapades
Et l’envie de ne pas dire adieu au bonheur.
JB
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