Même quand la vue s’en va…( Glissez sur la pub pour lire le poème)
La joie de ressentir.
Trop de clarté m’aveugle et pas assez aussi.
Sous mes yeux se déploie un monde imprécis.
Les humains ne sont que de mouvantes silhouettes
Flottant sur des trottoirs qui ne sont plus très nets.
Les immeubles, comme des enceintes de prisons,
Se dressent sans relief sur mes itinéraires,
Mes promenades sont hésitantes et précaires
Car mes yeux affaiblis sont en mal d’horizon.
Nonobstant, la mémoire repeint dans ma pensée
Les décors tels que ma vue claire les a laissés
Et je finis par oublier l’infirmité
Qui, quotidiennement, cherche à me dépiter.
J’adore m’attarder devant tous les fleuriste
Et m’efforce de reconnaître chacune de leurs fleurs
A leurs formes et à la beauté de leurs couleurs.
Une halte qui très souvent me rend plus optimiste.
Quant aux jardins publics qui égayent mon quartier,
J’aime sur leurs chemins attarder mes souliers
Pour écouter les oiseaux et la vocalise
Vespérale des merles qui, à chaque fois, me grise.
Bien qu’envahi par la foule et par les moteurs,
Paris recèle encore, même pour un promeneur
Malvoyant, des enclaves qui peuvent l’enchanter
Par leurs sons, leurs odeurs et leur sérénité.
Viva ! JB