Un retour sur Arthur Rimbaud ( glissez sur la pub)
Les rinçures d’Arthur
Ciel ! Que j’aurais aimé composer des rinçures
Ces eaux troubles qui ont submergé la poésie
Et déferler d’un coup sur la littérature
Y laissant les traces indélébiles d’un génie.
Que n’ai-je été capable de composer des vers
Comme ceux du « Bateau ivre » riches en sonorités
Ou mieux d’être l’auteur d’« Une saison en enfer »
Et des « Illuminations » à l’obscure clarté !
Que ne suis-je celui qui a écrit cela
Et qui à l’âge de vingt ans a mis le holà
A son œuvre poétique qui commençait à peine
Pour vivre mille dangers dans des contrées lointaines.
A quatre-vingt six ans je reste halluciné
Par cet adolescent fier, à la belle figure
Qui avant de marcher vers sa brève destinée
Avait de son cerveau fait sourdre « ses rinçures »
A chaque fois que j’écris, souvent avec effort,
Sans espérer atteindre cette fougueuse fluidité
Il scintille dans mes pensées comme un météore
Et m’inflige une grande leçon d’humilité.