Ce que j’aime chez Cyrano
C’est que moralement beau,
Il avait aussi une pogne
De cadet de Gascogne.
A Bergerac où il était né
Il était connu pour son nez,
Un surprenant appendice
Qui n’avait rien de factice.
Plus tard dans une tirade
Célèbre, une galéjade,
Il a tourné en dérision
Cette terrible malfaçon.
Ce que j’aime chez Cyrano
C’est l’éclat de ses mots
J’aurais voulu être Rostand
Et avoir enfanté ce géant.
Au beau Christian peu disert,
Qui d’esprit était en panne
Il murmurera les vers
Qui séduiront Roxane.
Dans l’ombre le poète
Tenu par sa laideur
Verra son copieur
S’arroger sa conquête,
Et le cœur en miettes
S’éloignera en pleurs…
Ce que j’aime chez Cyrano
A la fois pudique et penaud
Vaillant, bretteur et casse cou,
C’est qu’il n’avait rien d’un bravache.
La mort, il l’attendait debout,
Avec son panache.
La mort aujourd’hui on la fuit
Et quand elle approche on s’enfuit.
On se débande au moindre bruit.
Dès qu’elle est passée on s’écrie
« Même pas peur » pour la galerie…
Ce que j’aime chez Cyrano, je l’ai dit…
Vivaaaa !