Ce matin, étant d’humeur optimiste, j’ai une fois de plus envie d'imiter ce cher La Fontaine et de vous emmener au pays des rats blancs. Bonne promenade…
Au pays des rats blancs…
Au pays des rats blancs, poussés par la famine
Qui sévissait chez eux, sont venus des rats noirs
Ou gris qui rêvaient de travailler en usine
Voire vider les poubelles ou laver les trottoirs.
Ils furent accueillis non pas comme des frères
Mais comme des intrus par beaucoup de rats blancs
Soucieux de ne pas perdre leur couleur première
Qui pourrait s’assombrir s’ils mélangeaient leur sang.
La peur du métissage affecta leur posture.
Eux qui avaient vécu en rats libres et égaux
Se mirent à rêver d’une dictature
Qui les protègerait des mélanges raciaux
En renvoyant chez eux tous les nouveaux migrants
Et en parquant les autres à l’orée de leur ville,
Bien à l’écart des rates et de leurs enfants.
Cela ne marcha pas. Des ratons indociles
Grandirent dans les deux camps. Les uns voulurent s’aimer,
Les autres se combattre. Les rats blancs tracassés
Se chamaillant entre eux ne purent gendarmer
Une jeunesse qui les jugeait dépassés.
Un jour, las des chicanes, le pays des rats blancs
Séduit par l’éloquence d’un superbe rat noir
Oubliant sa couleur, l’a élu président
Les haines disparurent. Vint une ère d’espoir
Moralité :
Plus il y a de couleur, plus la palette est belle
De leur mélange naîtra l’humanité nouvelle …
JB