Mon poème du jour, une parabole ornithologique
Je ne sais plus quoi dire tant ma révolte est forte
Je cherche en vain des mots pour exalter les cœurs,
Je hume l’air du matin dans l’espoir qu’il m’apporte
Un frais parfum d’automne pour calmer mes fureurs.
Hélas Paris qui exhale de perfides vapeurs
D’essence consumée, de bitume et de suie
Dans ce petit matin qui est encore la nuit
Loin de l’illuminer, assombrit mon humeur.
Naguère un gai moineau venait à ma fenêtre
Se posait sur l’appui et pépiait un bonjour
Qui attirait mon regard et une bouffée d’amour,
Dans l’instant qui suivait, emplissait tout mon être.
Cet oiseau est-il mort à cause des pollutions
Que génère chaque jour l’instance circulation,
Ou de faim, victime de tous ces pigeons gloutons
Qui sous mon nez venaient dérober ses croutons ?
Aujourd’hui il n’y a que ces bisets tenaces
Qui nichent dans la cour, envahissent les rues
Et les petits moineaux ne trouvant plus d’espace
Pour se reproduire ont presque tous disparu.
Par bonheur, en Savoie, sur le balcon d’Hélène
Et de Jean l’ami sûr de ma petite enfance
Il y a des coupes d’eau, du pain et des graines.
Pour les moineaux du coin qui viennent faire bombance.
Cette douce évocation n’apaise pas ma colère
Et je me vois soudain brandir un yatagan
Comme le grand Saladin et foncer ventre à terre
Pour aller étêter ce maudit Erdogan ..
Bijî Kurdistan et vivent les moineaux.
Viva !
JB