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Confidence de GAÏA

Cette nuit j’ai rêvé que la terre-mère me parlait. Ces confidences – ô surprise – étaient en alexandrins. Ainsi par gentillesse m’évitait-elle d’avoir à le faire moi même. (Glissez sur la pub intrusive)

 

 

 

 

 

Confidences de Gaïa

 

Il y a  très longtemps mon pelage bleu ou vert –

Vert comme forêts et prairies, bleu comme la mer –

Hébergeait des espèces diverses et variées

Dont il était le biotope approprié.

 

J’ai jadis fait du lourd, des reptiles hors norme

Des dinosaures qui pouvaient être vraiment énormes

Or, les diplodocus m’infligeaient des pelades

En s’empiffrant de plantes à s’en rendre malades.

 

Quant aux tyrannosaures, viandards insatiables

Ils faisaient la chasse à tous les autres sauriens

Et c’est trois cents kilos de chair au quotidien

Que dépeçaient leurs mandibules épouvantables.

 

Par chance, le ciel me décocha un météore

Qui fracassa mon sol et m’ébranla très fort

Mon long coma brûlant crama ces « galavards » (1)

Qui étaient nés durant un de mes cauchemars.

 

Pour les oublier, car ils m’avaient fait grande honte

A peine rétablie j’inventai les mastodontes,

Des mammifères herbivores, moins bêtes, ça c’est sûr,

Mais dont les goinfreries aggravaient ma tonsure.

 

Mes mauvais rêves finirent par me refroidir

Une longue hibernation parvint à m’assagir

Terminé les reptiles ou mammifères gloutons

Il fallait trouver un équilibre de bon ton,

 

J’effaçai toutes mes créations insensées

Hors quelques exceptions témoignant du passé

Mes brouteurs furent moins gros, ainsi que leurs tueurs

Et j’augmentai le nombre des insectes butineurs, 

 

Je créai des primates pour mes sylves les plus denses

Qui surent s’adapter avec intelligence.

L’un d’entre eux qui me semblait un peu trop cachectique

S’attira ma tendresse et des soins spécifiques

 

Cette pauvre créature n’aurait pas eu sa place

Dans  ma biosphère peuplée de félins voraces.

Il était bien trop faible et pas assez véloce

Pour échapper à toutes les espèces féroces

 

Afin qu’il puisse survivre dans ce milieu hostile

En plus des mains pour grimper aux arbres les plus hauts,

Comme je l’ai fait  pour ses congénères plus costauds,

Je l’ai, lui, équipé d’un cerveau plus ductile.

 

Assez vite, il comprit que dans le grand désordre

Qui régnait autour de lui, il fallait s’unir

Et ainsi se créèrent, ici et là, des hordes 

Menées par des anciens chargés de les instruire.

 

1 Goinfre  en argot de Marseille

 

A suivre.  JB

 

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