Un assoupissement passager… ( Glissez sur la pub)
Ô chère Edith, Merci !
Il s’est bien fichu du protocole sanitaire
Ce virus qui ne respecte pas les barrières.
Voici qu’on lui livre maintenant à domicile
Des sujets qui s’étaient montrés fort indociles.
La Covid, c’est certain, m’apparaît bien étrange.
Interdite en clinique, Marion y échappe.
Moi, admis pour y être opéré, je l’attrape.
Voici un Omicron qui donne bien le change.
Depuis deux années je l’ai beaucoup fait marcher,
Dans les restaus, les bistros, les supermarchés.
A Paris, à Antibes, et même là-bas en Grèce,
Je l’ai tenu en échec, je vous le confesse.
Alors ce maudit auquel j’avais fait la nique,
Fugueur, crut-on d’abord, d’un labo négligent,
A fini par comprendre que c’est par la clinique
Qu’il m’aurait et qu’il n’y avait rien d’urgent.
Maintenant que c’est fait, il me traite en vaincu
M’inflige des fièvres, des fatigues, convaincu
Qu’avec ma vieille hanche à peine rénovée
Je vais, sous son emprise, être très éprouvé.
Si l’ambiance générale stimulait mes défenses,
Je pourrais mieux lutter, faire de la résistance
Mais les pitres qui pérorent pour se faire élire
Me plombent le moral et ma langueur empire.
Les pythies vengeresses, « Merlins » de foires du trône
Plutôt que de s’en prendre au système monétaire
Détournent sur de fausses cibles les diverses colères
Et pour appâter les foules promettent des aumônes.
Cent cinquante euros de plus par mois ! Je vais vous battre,
Je peux en promettre trois cents ! Moi, je dis quatre !
Bien peu de ces contempteurs évitent de déplaire
Aux vrais maîtres du monde que sont les milliardaires.
Nourris à la mamelle des partis communistes,
En Russie, en Chine, des apparatchiks marxistes
Devenus des capitalistes rouges fort censés
Font défiler leurs ouailles au pas de cadence.
A l’Ouest, nos capitalistes ne sont pas pareils.
Bien que ce ne fût pas toujours à la corbeille
Que se décidèrent les importantes stratégies,
Ils n’ont pas eu à changer d’idéologie.
ll y eut de grandes réformes sociétales
Et des droits qui furent concédés aux travailleurs.
Ces temps sont révolus. C’est clair que le vainqueur
A l’Est, comme à l’Ouest, est le grand capital.
D’un côté, il profite d’un ordre dictatorial
Hérité de deux illusoires révolutions,
De l’autre, il se sert du système électoral
Et des partis tributaires de ses donations.
En rêve une voix monte d’un beau soir violet.
Elle vibre avec ferveur et une foule en liesse
Portant bannières rouges et noires pleines de promesses
Marche vers les assemblées, les sénats, les palais.
C’est la voix d’Edith Piaf qui chante un « ça ira »
Et, croyez-moi, il n’y a aucun drapeau en berne
Quand elle lance « Les capitalistes à la lanterne »
Et promet : « Les spéculateurs on les pendra » !
Ce n’était qu’un assoupissement passager
Devant l'écran blanc que maintenant je noircis.
J’étais mou, accablé, je me sens plus léger,
J’ai envie de lutter. Ô chère Edith, MERCI !
Viva !
JB