Mes rêveries historiques (glissez sur la pub)
De la Commune à la cinquième République
Le beau temps des cerises et son merle moqueur
Par la voix de Montand ont fait battre nos cœurs
On noya dans le sang un rêve égalitaire
Et le vingtième siècle le paya de deux guerres
Mais dans la République ce rêve laissa des traces
Parmi les députés réputés progressistes.
Jaurès, puissant tribun, était un pacifiste
Et Clémenceau un « père la victoire » pugnace
L’un fut tué par un belliciste obtus
Et l’autre glorifié quand les armes se furent tues.
La « sociale » brisée restait la démocratie
Préférable aux dictatures ou autocraties.
Or comme je suis né l’année du Front populaire
C’est à Mendès-France que je pense tout d’abord
Il fut sous Léon Blum, un jeune sous-secrétaire
D’Etat qui œuvra au Ministère du trésor
Mis en prison au début de l’occupation
Il s’évada, rallia le camp du général
Et fut nommé avant même la Libération
Ministre de l’économie nationale.
Après que les banques furent nationalisées
Et les protections sociales avalisées
De Gaulle se lassa de ce bruyant hémicycle
Où les partis lui faisaient penser à des cliques
Les logorrhées politiques n’étaient pas de mise
Chez ce soldat qu’agaçaient les querelles d’egos –
Laissant les députés grimper sur leurs ergots –
Il s’éclipsa à Colombey-les-Deux-Eglises.
Sous l’aimable Coty, Mendes-France fit merveille
Quand il occupa la présidence du conseil
Après la paix en Indochine son intention
Etait d’entreprendre la décolonisation.
Sur la question algérienne il fut renversé
Et pour le remplacer on trouva Guy Mollet
Lequel s’empêtra dans une guerre controversée
Qu’un jour, il fallut interrompre sans délai.
Le sage René Coty devant la grande pagaille
Qui régnait recourut à un leader de taille.
Il appela Colombey. « Re-sauver » la nation
De Gaulle le ferait mais à ses conditions.
Ainsi naquit notre cinquième République
Où le chef élu au suffrage universel
Trônait à l’Elysée tel un roi-président
A l’abri des remous régnant au parlement
A suivre. Demain: " La valse des épigones"