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Dans mon précédent billet « Le premier qui dit la vérité », le propos n’était ni de dire que j’appréciais les idées de Jean Frédéric Poisson qui sont, est-il encore besoin de le repréciser, aux antipodes des miennes, ni que je préférais Donald Trump à Hillary Clinton. Je les trouve très nocifs tous les deux et reste sur ma profonde déception devant l’éviction de Bernie Sanders, le sénateur du Vermont, de la course à la présidentielle aux Etats-Unis. Non, hier je m’étonnais de l’indignation de presque toute notre classe politique, de droite comme de gauche, face à ce propos tenu par le président du minuscule et très réactionnaire Parti chrétien-démocrate :

« la proximité de la candidate à la présidence américaine, Hillary Clinton, avec les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes, est dangereuse pour l’Europe et la France »

Qu’avait-il dit de si choquant ? La collusion de Madame Clinton avec Wall Street et Israël est de notoriété publique outre-Atlantique. En vérité ce qui a heurté nos élus c’est que Monsieur Poisson en ait conclu que cette collusion était dangereuse pour la France et l’Europe. Pourquoi ? Sans doute parce que nos candidats eux-mêmes, à droite comme à gauche, également très liés aux milieux financiers et sionistes, se sont personnellement sentis visés.

Il est tout de même étrange que pour pouvoir disposer de suffisamment de capitaux afin de faire campagne et d’avoir une chance d’être élu chez nous, il faille désormais être en très bons termes avec les Américains,  Israël et l’Arabie Saoudite. Même le FN ne peut les ignorer. Marine Le Pen qui, contrairement à son père, brigue vraiment la présidence, a déclaré sans ambages que le temps de l’antisémitisme du fondateur était définitivement révolu. Dès 2011, son compagnon Louis Aliot, vice président du parti, s’était rendu officieusement en Judée-Samarie (Cisjordanie) visiter des colons d’origine française et en avait profité pour faire une halte silencieuse, très remarquée, devant le mur des lamentations à Jérusalem. Pour l’heure, les monarchies pétrolières du golfe n’ont officiellement pas la cote dans l’entourage de la Walkyrie mais, d’après Mediapart, en juillet 2014, elle a quand même reçu un représentant des émirats qui lui aurait proposé une aide et en mai 2015, ces mêmes émirats auraient financé son voyage en Egypte. Nul doute qu’en cas de besoin, durant la campagne, ils seront prêts à lâcher leurs pétrodollars. Nécessité faisant loi, elle ne refusera probablement pas leurs bakchichs.  

Pour tous les autres prétendants à la présidentielle, Républicains ou Socialistes, pas question de bouder ces Crésus orgueilleux du golfe qui pourtant les traitent comme des vassaux et ressentent en secret à leur égard le dédain qu’ils affichent vis à vis des laquais. Même le gesticulateur Montebourg est en train de les flatter. C’est désolant. Quant à la dangerosité d’une telle attitude, elle ne fait aucun doute. Compte tenu de la situation explosive qui prévaut au Moyen Orient, il serait nettement plus judicieux de n’être redevable à personne et d’infléchir notre diplomatie vers une attitude de neutralité qui, à n’en point douter, rehausserait un peu notre prestige, et mettrait moins d’huile sur le feu.

Soyons clair. Personnellement j’ai toujours en mémoire la petite phrase du général de Gaulle prononcé le 27 novembre 1967 après la guerre des six jours :

« On peut se demander si les Juifs, jusqu'alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu'ils avaient été de tout temps, c'est-à-dire un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur, n'en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu'ils formaient depuis dix-neuf siècles : l'an prochain à Jérusalem »

Depuis, ils ont transformé, par leurs colonies, les terres palestiniennes en fromage de gruyère et ont atteint les rives du Jourdain. Avec le temps qui s’est écoulé on ne peut que constater l’aspect prophétique de cette réflexion.

Pourquoi, oui pourquoi a-t-il fallu que Sarkozy aille se prosterner devant les Bush et aligne complètement notre politique sur celle de Washington ? Pourquoi, en accordant sa préférence à Israël, a-t-il mis fin à l’impartialité gaullienne de la France au Moyen Orient, impartialité qui avait été respectée par Mitterrand et Chirac? Et surtout pourquoi, oui, pourquoi Hollande a-t-il suivi exactement la même politique ?     

Que penser de tous ces candidats à la magistrature suprême qui, aujourd’hui, pour avoir une petite chance d’être élus doivent passer par les fourches caudines de Washington, de Jérusalem, et de Ryad. Qu’ont-ils fait de cette France Libre dont rêvaient aux pires heures de l’occupation nos maquisards et nos soldats insoumis ?   

 

 

   

Qu'ont-ils fait de notre France Libre ?Qu'ont-ils fait de notre France Libre ?Qu'ont-ils fait de notre France Libre ?
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