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Il est vrai qu’un matin dans notre chambre de Bichat j’ai cru entendre des cloches lointaines. Peut-être provenaient-elles d’une église parisienne mais peut-être aussi étaient-elles le fruit d’un sommeil paradoxal qui guida aussitôt mon subconscient vers notre petite maison d’Antibes plantée sur un rocher, à proximité des remparts. Elles m’inspirèrent, ces cloches, quelques vers que, faute de cahier et d’ordinateur, je composais dès mon réveil, sur le petit écran de mon téléphone mobile. Et puis le café arrivait. Le café, enfin ! La plupart des aides infirmières étaient très sympas. Avec celle qui me servait le petit dej j’apprenais des rudiments de peul et chaque matin, quand elle allumait la lampe je lançais un « Awalégiam » sonore qui veut dire bonjour. Cela me valait une tasse de café de rab. Avec celle qui servait le diner je travaillais mon Wolof. Grace à cette curiosité linguistique ou humaine – apprendre le nom des enfants, s’enquérir des nouvelles des familles - au lieu d’être replié sur soi-même, sur ses propres problèmes ou ses propres maux, attira sur nous, mon compagnon de chambrée et moi, la sympathie de tout le personnel soignant. Ce n’était pas du calcul, c’était de l’urbanité. Quand on s’intéresse aux autres sincèrement, les autres finissent presque toujours par s’intéresser à vous.

 

 

Aubade.

 

Je n’avais rien dans les mains,

Je n’avais rien dans les poches,

Mais j’ai cru entendre des cloches

Vers sept heures, ce matin.

 

C’était un son très lointain

Qui semblait venir de là-bas

Pour servir de réveil matin

Aux dormeurs qui n’en n’ont pas.

 

Les mouettes sur les remparts

Ricanèrent séparément,

Puis se mirent en pétard

Et ce fut le chambardement.

 

Après leurs bruyantes aubades

Les tourterelles dans leurs nids

Relayèrent cette cacophonie

Par de très tendres roucoulades.

 

Et la mer en léchant les murs

Y ajouta son doux murmure.

Le soleil sortit des flots sombres

Et balaya toutes les ombres.

 

Il créa une coulée d’or

Qui fit flamboyer le décor…

 

Soudain les hommes ont surgi

Avec leurs bruyants moteurs

Et on détruit sur l’heure

Cette fascinante magie.

 

JB

Quand les cloches de la Garoupe arrivent à BichatQuand les cloches de la Garoupe arrivent à BichatQuand les cloches de la Garoupe arrivent à Bichat
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