Bonjours les douces tourterelles et galants tourtereaux.
J’aime cette judicieuse idée d’Esope, magistralement reprise par La Fontaine, de dépeindre les travers des humains par des paraboles animalières.
Encore une fable qui m’est venue à l’esprit, inspirée par la visite de Macron à son cher ami Trump.
Le dogue et la fouine
Un dogue ombrageux régnait sur une contrée
Que l’on prétendait la plus riche du monde.
Une fouine avisée vint donc le rencontrer
Dans l’espoir d’établir une amitié féconde.
Pour ce faire elle dut s’imposer un effort
Ne pas se rengorger et se montrer féale,
Convaincre le molosse qu’il était le plus fort
Et qu’il lui inspirait une ferveur filiale.
Celui-ci, pourtant rogue, se laissa prendre au jeu.
Il se mit à répondre aux câlins de la fouine
Et, contre toute attente, fut si affectueux
Qu’il finît même par inquiéter la mâtine.
Quel eût été le sort de ce mustélidé
Si le dogue pris d’un élan incestueux
L’avait entraîné dans sa niche avec l’idée
De lui faire subir un coït vigoureux.
L’idée le traversa mais elle n’eut pas de suite.
Trop de monde était là qui épiait tous leurs gestes.
Alors le dogue eut une bonne conduite
Et de son invité épousseta la veste.
JB