On est foutu, on parle trop !
( Après l'inévitable pub)
La saveur des mots
Quoi de plus banal et quotidien que les mots
Ils peuvent revêtir selon les circonstances,
La délicate apparence de certains émaux
Ou des pierres précieuses l’attractive brillance.
D’une même bouche peuvent jaillir des mots destructeurs
Qui à l’air libre émettent de grandes puanteurs
Semblables aux effluves qui émanent des caniveaux
Quand la pensée dégringole au plus bas niveau.
La dérision peut la détourner des sentines
Et transformer la colère en un jeu d’esprit
Comme dans Cyrano dont la langue illumine
Et fait vibrer les mots comme des colibris
Hélas, notre siècle a égaré la maitrise
D’une langue un peu précieuse mais par ailleurs exquise
Qui tenait à l’écart des décharges ordurières
Nos mots, nos chers mots qui nous rendaient si fiers.
JB