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Les supporters.

Pas de doute, je suis d’une autre époque. Qu’on puisse déjà adorer un dieu hypothétique (le fameux pari pascalien) résonne en moi comme un défi à la raison pure. Mais bon, il y a tant de personnages que j’estime, tant de beaux cerveaux qui y ont cru et qui y croient encore, que je m’abstiens, par admiration pour eux, d’attaquer ouvertement le théisme. En revanche, que des théistes vouent à d’autre théistes, sous prétexte que leur dieu ne porte pas le même nom, ne se révère pas de la même manière, une haine millénaire et passent leurs temps à les combattre ou à les détester, alors, ça oui, je trouve que c’est de l’arriération mentale. Néanmoins, bien qu'ils n’aient rien à voir avec ces adorateurs fanatiques qui, aux poignées de mains fraternelles, préférèrent les égorgements et les autodafés, les supporters aussi me mettent mal à l’aise. Quand je vois les foules en délire idolâtrer des joueurs de football, ça me fait parfois frissonner. Me viennent à l’esprit des images lointaines d’un moustachu coiffé à la raie qui par ces vociférations xénophobes et racistes provoquaient aussi dans les tribunes, des allégresses collectives et des chants guerriers. Je me demande alors s’il ne s’agit pas d’un même tropisme, si dans leur besoin de donner un peu de lumière à la routine monotone de leur vie quotidienne, les humains, tels des moustiques, aiment à s’agglutiner autour d’une source de lumière. Et là, tous groupés, devenus puissants par le nombre, ils sentent monter en eux une exaltation qui leur apporte, dans la victoire de ceux qu’ils soutiennent, un sentiment grisant d’invincibilité. Vous me direz où est la similitude ? Admirer des footballeurs c’est autre chose que d’admirer un tyran ! Moi même je me suis dit cela très souvent. Et pourtant si un simple jeu peut porter les multitudes aussi haut dans l’extase, que ne ferait sur ces mêmes publics un orateur de génie qui éveillerait chez eux un patriotisme chauvin et vindicatif et leur ferait miroiter mille ans de gloire ?

C’est pourquoi fidèle aux conseils du vieux Nietzsche, et prudent, je préfère me tenir à l’écart du troupeau et ne me laisser enthousiasmer que par les idées de ceux qui, comme moi, préfèrent les chemins buissonniers. Hier donc, pendant que le stade de France vibrait, j’étais plongé dans « 1177 avant J.C » de Eric H. Cline un récit historique palpitant sur une première guerre mondiale, déjà, au lointain âge du bronze. Vivaaaa

Les supporters.Les supporters.
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