Une bastille reste à prendre.

Ta ga da tsoin tsoin! Allez les petits soldats, gauche, droite, au pas, au pas ! Le 14 juillet ne rime plus à grand chose. On s'enorgueillit d'être le pays des droits de l'homme. Que vois-je autour de moi: des cohortes de sans abris, des individualités affairées repliées sur elles mêmes ; des politiciens prospères qui par pur intérêt individuel font semblant de ne pas voir le mal être de la nation où l'attribuent au parti opposé, c’est tellement plus facile ; des gens qui tirent le diable par la queue, ont du mal à joindre les deux bouts, un chômage qui s’accroit, des PME en faillite, des banques qui prospèrent, une administration d’état pléthorique et tatillonne, des hôpitaux et des maternité qui ferment alors que les milliardaires croulent sous leur fortune… Allez j’arrête là mon énumération que d’aucuns qualifieront de défaitiste. Tout a été tenté en théorie pour juguler cette déprimante réalité. Le communisme nous a fait espérer à ces fameux lendemains qui chantent. A lire Marx et Engels on pouvait penser que l’équitable partage était possible. Mais voilà c’était oublier qu’entre la théorie et la pratique, il y a les hommes et cet indestructible instinct de puissance nietzschéen qui pousse les plus énergiques ou les plus avides de pouvoir à détourner les idéaux à leur seul profit. Cela a donné le stalinisme, le maoïsme et caricature extrême : le « grand-leaderisme » nord coréen, régime ubuesque où un petit tyran pourri et obèse règne en maitre absolu sur un peuple de pantin vivant dans le simulacre permanent. A croire qu’Alfred Jarry l’avait vu en songe. L’humanité, le constat est dur, a fait échouer les plus belles pensées de ses philosophes et de ses moralistes aspirant à une société sans classe, où, pour être plus précis par sa nature égoïste et possessive, elle les a rendues impossible. Le seul truc qui marche, et qui marche très bien au sein de notre espèce, c’est le capitalisme, issu de l’originelle lutte pour la survie, quand les plus fort dévoraient les plus faibles. Seront-nous capables de vaincre ce cannibalisme économique, d’effacer de notre cortex archaïque cette tare originelle qui nous rend collectivement si vulnérable. Allez debout camarade. Ce sont nos cerveaux qu’il faut libérer de leurs conditionnements si l’on veut abattre les murailles de notre prison collective et faire vraiment éclore la liberté, l’égalité et la fraternité. Une énorme bastille reste à prendre ! Vivaaaaa !